Exceptionnel... c'est ainsi que je qualifierai ce déplacement de 5 jours en Grèce ! L'objectif de cette manifestation était de réunir les 27 États membres de l'Union Européenne. Dans ce cadre, chaque délégation nationale présentait un relais masculin et un relais féminin, chacun composé de 4 membres, devant parcourir la distance mythique de 42.195 km sur les terres d'origine de la discipline, entre l'ancien stade olympique de 1896 d'Athènes et la ville de Marathon.
Parti le jeudi matin de la métropole amiénoise, en compagnie de Dimitri Dubreucq avec qui j'ai ainsi pu sympathiser, nous fûmes « escortés » par Isabelle Maréchal - avec qui j'ai pu faire connaissance et sans qui je n'aurais pas pris part au déplacement, ce pourquoi je tiens profondément à lui adresser mes plus grands remerciements pour son investissement et sa confiance - jusque l'aéroport Charles de Gaulle, lieu de rendez-vous de l'ensemble de la délégation, à savoir : Charline Belledent (Clermont-Ferrand), Marie Alirol (Saint-Etienne), Manon et Fanny Charabot (Gap) avec pour chef de délégation Laurence Vivier, et Amine Amrouch (SCO Marseille), Ludovic Gouge (SCO Marseille), Dimitri Dubreucq (RC Corbie) et moi-même, dirigés par Laurent Manneveau. Après un voyage en avion de 3h30, une première pour moi... sans avoir besoin du « petit plastique » qu'Isabelle m'avait préconisé..., je fus rapidement surpris de voir à quel point la Grèce était moins développée et semblait pauvre, en infrastructures notamment, par rapport à la France. En ce qui concerne le climat par contre, il n'y avait là pas de surprise : le soleil imposait largement plus de 35°c à l'ombre, sous un petit vent chaud !
Le vendredi, une visite des sites antiques de la capitale nous était proposée. Depuis mon entrée au collège, je rêvais de découvrir la colline de l'Acropole, dominée par le Parthénon, d'où la vue panoramique à 360° sur Athènes et la mer Méditerranée qui la borde était merveilleuse ! Le soleil brillait sur les sites historiques de la ville et les habitations, qui s'étalaient à perte de vue jusqu'au pied des reliefs montagneux arides ! Nous fument ensuite emmenés vers l'ancien stade olympique, théâtre des premiers Jeux Olympiques en 1896, fruit du projet du baron Pierre de Coubertin. La particularité de ce stade mythique, d'une capacité d'environ 50.000 personnes, est de présenter une piste d'athlétisme de forme ovalaire, avec des virages plus serrés et deux lignes droites plus longues (env. 150m) qu'à l'accoutumé ! C'était vraiment très curieux à voir ! Le soir même, nous assistions à la cérémonie d'ouverture de la manifestation, dans un climat jovial au rythme de musique grecque classique (Cf. l'extrait ci après) et illuminée par un feu d'artifice remarquable.
Diverses conférences s'échelonnaient au fil de la journée du samedi, durant laquelle l'attention et la présence des délégations se faisaient de plus en plus rares. Personnellement, je n'y ai pas trouvé d'intérêt particulier : les sujets de conférence, à savoir l'UE et le sport, le dopage etc, étaient abordés de façon très superficielle et n'ont pas réussi à créer un débat argumentatif et approfondi dans la salle. En revanche, ce que je retiendrai de cette journée, c'est la visite matinale du « centre pour la promotion du marathon » au village de Marathon. La course de chaque Jeux Olympiques était résumé en quelques lignes et l'on pouvait admirer l'évolution des symboliques torches olympiques depuis 1956.
Dimanche était le grand jour ! Le départ était prévu à 9h au sein même de l'ancien stade olympique d'Athènes et le relais français masculin était lancé brillamment par Dimitri qui, sur la portion la plus difficile du parcours, a couvert les 10 premiers kilomètres en un peu plus de 35', alors que la chaleur était déjà pesante ! Deuxième relayeur, Ludovic a su mettre l'équipe en bonne position. En effet, étant le 3e relayeur, il m'a lancé avec seulement quelques décamètres de retard sur la Suède et les Pays-Bas. Un départ « tambour battant » me permis donc de les dépasser rapidement sans tomber dans un faux rythme et d'avoir en point de mire l'Espagne. Craignant la chaleur d'un parcours entièrement exposé au soleil grec et le contrecoup d'un départ trop rapide, sachant que Laurence nous avait plutôt conseillé une course en négative-split, je me sentais encore relativement frais aux environs des 4,5 km. La principale difficulté qui se posait à moi était un dénivelé positif d'une centaine de mètres, étalé sur environ 600-700m ; j'avais alors toujours l'Espagne en point de mire qui se rapprochait de plus en plus. La seconde partie me parut assez longue, et je continuais de gérer mon effort du mieux possible, encouragé au passage par le maillot France dressé par Dimitri à l'arrière du bus qui me doubla. J'avais repéré que mon arrivée se situait peu après une sorte de synagogue, que je cherchais dans le paysage sec et aride. Au 8e km, le concurrent espagnol se mit à marcher et je me situai à quelques dizaines de mètres du Danemark ! Boosté par le poids d'une course d'équipe, je réussi à le déposer pour tendre le relais à Amine, au terme d'un effort personnel de 35'05''. Au final, Amine a fructifié les efforts du groupe en terminant en 7e position !! Du côté des filles, Charline, très à l'aise sur le semi marathon, place le relais « femele » (ainsi écrit sur les résultats officiels...lol) en 8e position ! Au cumul, nous plaçons la France à une honorable 6e place sur les 27 États de l'UE, derrière le Portugal, dont les 2 relais terminèrent en tête, au plus grand plaisir de Rosa Mota, championne olympique du marathon à Séoul en 1988, championne du monde (1987) et triple championne d'Europe (1982, 1986, 1990) !!! Par ailleurs, je garderai, comme un des souvenirs les plus émouvants, le retour des premiers relayeurs de chaque délégation vers l'arrivée, dans un bus où régnait l'euphorie et un climat de communion après la souffrance de l'effort fourni par chacun des athlètes ! L'après-midi nous permit de récupérer un peu au bord de la mer, avec, pour Charline et moi, une initiation au canoë-kayac, qui fut source de bien des rigolades...
Le lendemain soir, avec 25°c de moins qu'à notre montée dans l'avion de retour à Athènes, Isabelle Maréchal nous attendait vaillamment dans le froid nocturne de Longueau, pour nous ramener chez nous et recueillir nos premières impressions. Je tiens une nouvelle fois à la remercier pour cette opportunité qu'elle m'a offerte, avec l'accord de mon entraîneur Hakim. Ce fut pour moi un déplacement inédit en tout point et j'en garderai énormément de bons souvenirs ainsi qu'un enrichissement personnel concernant ma pratique de l'athlétisme...
demi-fondu, Posté le vendredi 24 octobre 2008 15:58
Même si j'étais (et le suis peut être encore un peu) dégouté de pas pouvoir y aller à cette compétition en Grèce à cause de ma blessure je suis content que cela soit toi qui est pris ma place car cela reste au sein du club d'Abbeville et c'est cool qu'un de ces athlètes ai pu participer à cette compétition internationale ! Si tu en as profiter pleinement c'est bien l'essentiel Jeff et j'avoue que ton récit donne envie d'aller découvrir toutes ses petites merveilles en Grèce !
A demain pour l'AG ! ciao